Cher Emmanuel Razavi,
Je viens de voir le film sur l’enlèvement au Pakistan du journaliste Daniel Pearl,
Un cœur invaincu. A l’époque, j’avais suivi la terrifiante histoire de cette personne qui a été kidnappée en raison de sa nationalité, de son métier, de son nom et de ses « convictions religieuses » supposées. Ce film montre la course-poursuite qui s’est mise en place pour tenter de le sauver des mains de ces
barbares religieux.J’ai lu ton livre
Les Frères Musulmans où tu expliques les conditions difficiles dans lesquelles tu te trouves en début de l'enquête. Nous avons eu – et nous aurons – de nombreuses conversations sur les reportages à risques que tu fais sur le monde « arabo-musulman » - que tu aimes.
Encore hier, tu me parlais de ton ami, journaliste, Eric de Lavarenne qui vit lui toute l’année au Pakistan comme correspondant permanent.
Cet homme, je le connais à travers toi et cette voix venue d’orient que j’entends le matin - quand ma radio s’enclenche - sur France Inter. Bien souvent, en raison de l’actualité, il « m’explique » les derniers mouvements des radicaux de ce pays pendant que moi, je suis dans mon lit confortablement installé alors que lui met sa vie en danger pour m’informer.
Tout le long du film, j’ai pensé à vous et au courage dont vous faites preuve, au risque de votre vie, à « fréquenter » ces gens qui haïssent ce que vous représentez pour nous éclairer sur les agissements de ces illuminés fanatiques.
Grâce à vous, journalistes sans frontières, nous avons une meilleure connaissance des menaces qui pèsent sur notre société. Je sais que ton métier te tient à cœur et que tu es convaincu par les valeurs de démocratie et de liberté qui t’animent.
Je souhaite comme toi qu’elles restent invaincues dans notre pays et encore pour longtemps.
Amitiés
Lionel Fourré
PS : faites bien attention à vous...