Lamartine : un esprit libre et moderne
Bourguignon, Alphonse de Lamartine est né à Mâcon le 21 octobre 1790.
La France, en pleine réforme révolutionnaire, adopte le même jour les couleurs bleue blanche et rouge pour son drapeau, un signe pour un homme qui allait jouer un rôle majeur dans la vie politique française.
En octobre 1831, il publie une brochure, "De la politique rationnelle", dans laquelle il développe sa conception de l’action politique avec un programme complet de réformes libérales et démocratiques. Il prend également position dans diverses œuvres, comme dans "Le Voyage en Orient" (1835) ou la préface des "Recueillements" (1839), et reste célèbre pour ses discours, qui font éclater ses qualités d'orateur.
Il se prononce en faveur de la liberté de la presse : "Bâillonner la liberté de la presse, c'est bâillonner à la fois le mensonge et la vérité. Les gouvernements libres ne le sont pas toujours par elle, mais ils ne seraient jamais libres sans elle".
Il prône la diffusion d'un enseignement populaire de base : "Nous voulons un enseignement large, répandu, prodigué partout, car celui qui donne une vérité à l'esprit du peuple fait une aumône éternelle aux générations à venir".
Homme profondément religieux, il souhaite néanmoins la séparation de l'Eglise et de l'Etat : « Un souffle religieux travaille la pensée humaine ; mais cette religion intime et sincère ne s’appuie que sur la conscience et la foi. Elle ne demande au pouvoir ni des alliances qui l’altèrent, ni des faveurs qui la corrompent ».
Il utilise ses talents littéraires pour combattre la peine de mort. Il compose un poème intitulé "Contre la peine de mort" qui paraît en 1830 dans le recueil "Odes politiques" et prononce à la Chambre en 1838 un discours remarqué en faveur de l’abolition de la peine de mort.
En 1833, il est élu à la Chambre des députés. Mais, il se veut un parlementaire indépendant. Il ne s’inféode à aucun parti et répond par une boutade à qui lui demande où il siégera : " Au plafond " répond-il.
De février à juin 1848, Lamartine est en tête du mouvement révolutionnaire. Sans lui, il n'y aurait peut-être pas eu de Seconde République. Il la défend devant les députés, les insurgés et les royalistes alors que, après les journées d’émeutes parisiennes de février, nombreux sont ceux qui désirent s'orienter vers un nouveau régime monarchique, comme cela s'était produit en juillet 1830.
Le 25 février 1848, en pleine révolution, sur la Place de l’Hôtel de ville de Paris, son prestige et son talent oratoire lui permettent de faire admettre aux manifestants socialistes que le drapeau tricolore, symbole de la nation et non d’un régime déchu, ne doit pas être remplacé par le drapeau rouge.Lamartine fait partie du gouvernement provisoire, alors constitué, qui adopte le décret du 28 avril 1848 sur l'abolition de l'esclavage, dont il est un ardent défenseur : "Considérant que l'esclavage est un attentat contre la dignité humaine ; Qu'en détruisant le libre arbitre de l'homme, il supprime le principe naturel du droit et du devoir ; Qu'il est une violation flagrante du dogme républicain : Liberté, Egalité, Fraternité."
Dans un discours du 6 octobre 1848, il se prononce pour une élection présidentielle au suffrage universel. Mais son échec écrasant aux élections présidentielles du 10 décembre 1848 mit fin à sa carrière politique.